Le délégué régional du Cavally du syndicat national pour la revalorisation des planteurs en Côte d’Ivoire (SYNAREP-CI), Marc KOUASSI, fustige les difficultés de commercialisation des produits agricoles, en occurrence le binôme café-cacao et l’hévéa, qu’éprouvent les planteurs qui livrent leurs productions aux acheteurs et pisteurs sans être payés immédiatement.
Le SYNAREP-CI est un syndicat
agricole créé le 27 novembre 2021 à Soubré, localité qui enregistre la plus
forte production cacaoyère au niveau national depuis quelques années. Selon M. KOUASSI,
dans un entretien avec l’AIP, la principale difficulté des planteurs est le
non-respect des engagements pris par certaines multinationales de financer
l’achat des produits agricoles en lieu et place de l’État, sans pour autant
tenir leurs engagements de payer les produits aux producteurs dès livraison.
« Privées de financement, les
coopératives agricoles sont contraintes de pratiquer le dépôt-vente, une
méthode consistant à collecter et acheminer les produits agricoles des
planteurs, et à ne les payer qu’après la revente auprès des firmes
multinationales telles Cargill, Olam, Cémoi, Nestlé (…) », a-t-il expliqué.
Le délégué régional a précisé que
ce processus dure généralement des mois et au mieux des semaines et provoque un
tel dysfonctionnement financier qui prive les planteurs du fruit de leur
labeur, les maintenant dans une dangereuse précarité pour eux et leurs familles,
dont ils peinent à satisfaire les besoins élémentaires. »
Pour Marc KOUASSI, lui-même,
planteur à Sakré, un village situé à 27 km de Taï, cet état de fait entraîne de
nombreux planteurs dans une spirale d’endettement interminable auprès des usuriers,
rien que pour survivre en attendant le paiement des produits agricoles récoltés
et livrés. Il interpelle les structures qui gèrent les filières agricoles comme
le conseil café-cacao à y remédier pour le bonheur des producteurs et leurs
familles.
Source : AIP