Le Nord et le Centre de la Côte
d'Ivoire sont en proie à de violents conflits entre agriculteurs et éleveurs
depuis de nombreuses années. Ces violences sont la résultante d'une mauvaise
politique de bon voisinage entre les bouviers peuhls et les agriculteurs.
En effet, les champs, les cultures
et les récoltes agricoles sont dévastés, détruits par les bœufs des pasteurs
peuhls qui sont en perpétuelle recherche de végétaux pour leurs animaux. C'est
l'amer constat et la triste réalité qui viennent d'endeuiller la localité de
KOLIA dans la région de la Bagoué le 13 février 2023. Un jeune agriculteur
prénommé Nanourou, natif de cette coquette ville de paix et d’hospitalité, est
abattu d'un coup de machette par un bouvier peuhl qui, en retour, a été tué par
les jeunes en furie. La victime se plaignait des dégâts réguliers causés par le
bétail des peuhls dans son champ.
Cet horrible meurtre a failli
engendrer un conflit communautaire, n’eût été la vigilance des forces de
sécurité, la dissuasion des autorités coutumières et politiques. Par ailleurs,
la situation migratoire des peuhls bouviers vers la Côte d'Ivoire s'est
aggravée avec le terrorisme qui sévit dans les pays de l’hinterland notamment
le Mali, le Burkina Faso, le Niger où les peuhls sont d'une part dépossédés de
leur bétail par les groupes extrémistes armés pour financer leur triste
besogne. Et d'autre part, ils sont pourchassés, massacrés considérés comme
soutiens aux groupes extrémistes voire terroristes. Ils sont entre le marteau
et l'enclume dans ces pays frappés par le terrorisme.
Il serait
judicieux que le gouvernement veille à la bonne cohabitation avec des textes
juridiques et un cadre technique tangible à l’élevage
Cependant, leur
seul salut se trouve en Côte d’Ivoire, pays de paix et d’hospitalité.
Malheureusement, la cohabitation avec leurs bienfaiteurs et hôtes, est
confrontée à d’énormes problèmes sociaux que le gouvernement devrait prendre à
bras le corps et l'étudier sérieusement. Les dégâts aux cultures causés par le
passage du bétail, déclenchent le plus souvent les conflits entre agriculteurs
et éleveurs. Bien qu’il existe des conventions locales qui dictent la manière
dont ces conflits doivent être résolus, ce processus n'arrive pas à atteindre
les objectifs escomptés. Cet échec est patent puisque les communautés
pastorales sont toujours aux rixes avec les agriculteurs.
Bien que des mécanismes de règlement des différends, y compris des négociations informelles, sont essentiels pour atténuer la violence entre agriculteurs et éleveurs, il n'en demeure pas moins que les institutions d’arbitrage officielles soient établies. Sinon au demeurant, est perçue comme susceptible d’être influencée, voire érodée la confiance dans l’ensemble du processus. De plus, la méfiance à l’égard du processus de médiation empêche de résoudre les différends courants à l’amiable et de manière informelle. Alors, il serait judicieux que le gouvernement veille à la bonne cohabitation avec des textes juridiques et un cadre technique tangible à l’élevage des bovins dans les zones impactées par ce fléau.
Proposé par
Idriss DAGNOGO de Afrique sur 7