En Côte
d’Ivoire, 85 % de la production de cacao peut être commercialisée sur le marché
de l’Union Européenne (UE) dans la perspective de la mise en place par le bloc
de sa règlementation sur l’interdiction d’importation de produits agricoles
issus de la déforestation annoncée en décembre dernier. C’est qu’a indiqué KOBENAN
Kouassi Adjoumani, ministre de l’Agriculture et du Développement rural en marge
de l’édition 2023 du Salon International de l’Agriculture (SIA) qui s’est tenu
à Paris du 25 Février au 5 Mars dernier.
Si plusieurs
observateurs estiment que la mesure de l’UE est un grand pas pour la lutte
contre la déforestation, le responsable souligne que les autorités n’ont pas
attendu cette législation pour prendre des mesures concrètes.
« Dans le cadre
de notre politique mise en place à partir des réformes, nous avons décidé de
faire le recensement de tous les producteurs qui sont disséminés çà et là et
nous avons pu géolocaliser toutes les plantations qui se trouvent dans les
forêts. Nous pouvons dire que seulement 10 à 15 % de l’offre de cacao est issue
des forêts classées », explique M. Adjoumani.
Il faut noter
que l’enthousiasme du dirigeant concernant la conformité d’une grande part de
l’offre aux normes de l’UE, tranche avec les avis plus mesurés de plusieurs
rapports qui mettent en lumière la difficulté de la traçabilité du cacao dans
le pays et donc de la certification. La dernière étude publiée en début d’année
par la plateforme Trase et l’UCLouvain estime que 55 % du cacao exporté en
2019, soit près d’un million de tonnes n’est pas traçable.
La Côte d’Ivoire
est le premier producteur mondial de cacao avec un volume tournant autour de 2
millions de tonnes par an. Le pays a expédié du cacao et des produits dérivés
pour plus de 6 milliards $ en 2021, selon les données compilées sur la
plateforme Trade Map.
Source : agenceecofin.com