Depuis janvier, l'Afrique de l'ouest bat
des records de chaleur attribués au phénomène météorologique El Nino : en Côte
d'Ivoire, ils perturbent l'agriculture qui représente un quart du PIB et plus
de la moitié des emplois.
Selon Daouda Konaté,
devenu il y a quelques mois le premier Africain vice-président de
l'Organisation mondiale de la météorologie, "cette année est particulière
à cause d'El Niño".
Mais les fortes chaleurs
sont également causées par "l’action humaine : nos consommations et
l'industrie", assure Nahounou Pierre Lautti Daleba, géo-économiste, membre
de l'ONG Jeunes volontaires pour l’environnement Côte d'Ivoire.
Si l'Afrique n'émet que
7% des émissions mondiales de gaz à effet de serre depuis le milieu du XIXe
siècle, selon le 6e rapport du GIEC, elle se réchauffe plus vite que les autres
continents. Les températures y ont augmenté de 1,4°C, contre 1,1°C à l'échelle
mondiale.
La Côte d'Ivoire émet
par exemple près de 100.000 millions de tonnes équivalent CO2 par an, soit
0,0019% du total mondial. Elle vise toutefois une réduction de 30,41% de ses
émissions, et une réhabilitation d'une partie de ses forêts, dont 90% ont
disparu depuis 1960.
Selon les prévisions du
gouvernement ivoirien, le changement climatique pourrait "entraîner des
pertes annuelles du PIB de 3 à 4,5% entre 2020-2030".
Les agriculteurs
"ne sont pas préparés aux vagues de chaleur", qui sont amenées à se
répéter, affirme Nahounou Pierre Lautti Daleba.
Par leur durée et leur intensité, les fortes chaleurs
provoquent "des stress hydriques" aux plantes, explique Siaka Koné,
ingénieur agronome et directeur de l'Ecole supérieure d'agronomie de
Yamoussoukro, capitale ivoirienne.
Mais même si "tout
le monde est pris de court" par ces températures, des "méthodes
d'adaptation" peuvent être utilisées, nuance Siaka Koné, qui recommande de
ne pas arracher les herbes qui protègent les sols de la chaleur, ou de construire
des systèmes de retenue d'eau.
Source : TV5 MONDE