Le bioéthanol est un biocarburant dérivé
de matières organiques riches en sucres ou en amidon comme la canne à sucre, le
maïs et le manioc. Sa production nécessite la fermentation des sucres présents
dans ces matières premières afin de les convertir en éthanol, une forme
d'alcool utilisée comme carburant pour moteurs. Le bioéthanol est mélangé avec
de l'essence conventionnelle pour diminuer les émissions de gaz à effet de
serre dans les transports. Parmi les mélanges courants figurent l'E10 (10 % de
bioéthanol) et l'E85 (85 % de bioéthanol). Le SP95-E10 est une essence sans
plomb contenant jusqu'à 10 % d'éthanol en volume, et elle vient d'être
approuvée comme carburant en Côte d'Ivoire.
Edi Abe Valère, initiateur et fervent
défenseur du bio-carburant principalement à partir du manioc, a annoncé
récemment sur les réseaux sociaux : « C'est fait !!! Un combat de longue
haleine. Nous ne pouvons que rendre GLOIRE À DIEU. Le bioéthanol en mix
énergétique avec l'essence pour avoir le E10 dans nos pompes est une réalité
!!! Tout est signé. Un communiqué officiel sera publié dans les prochains
jours. Dédicace à ceux qui nous prenaient pour des fous au début. Et merci à
tous ceux qui nous ont soutenus. »
Dans un contexte de transition
énergétique où la Côte d'Ivoire veut rester proactive, c’est une excellente
nouvelle. À titre illustratif, selon Bioéthanol France, en juillet 2024, les
véhicules légers équipés d’un moteur essence atteignent un niveau record de
77,7 % des immatriculations ; les immatriculations de véhicules 100 %
électriques sont de 13,5 %, et celles de Diesel de 8,8 %. La consommation des
carburants de type essence a augmenté de 5,6 % entre août 2023 et juillet 2024
par rapport à la même période l'année précédente. En juillet 2024, le SP95-E10
représente 58,9 % du marché. Le nombre de stations SP95-E10 s’élève à 7 440,
soit 77% des stations qui déclarent leurs prix.
Le bioéthanol est considéré comme une
énergie renouvelable et neutre en carbone car le carbone émis lors de sa
production est compensé par celui absorbé par les plantes dont il est issu.
Cependant, il présente l'inconvénient de concurrencer les cultures alimentaires
en termes de prix et de disponibilité, et l'intensification de monocultures
peut avoir des impacts négatifs sur les sols et les ressources hydriques.
En attendant l'annonce officielle des
autorités compétentes, le monde agronomique ivoirien se réjouit de cette
avancée et des perspectives positives qui en découleront.