À seulement trois
mois de l'entrée en vigueur de la loi européenne sur les produits sans
déforestation, les producteurs de cacao lancent un appel pressant à l'Union
européenne. Réunis au siège de l'Organisation Internationale du Cacao à
Abidjan, ils demandent un délai supplémentaire d'au moins deux ans pour se
mettre en conformité de l'European Union Deforestation Regulation (EUDR).
Un défi de
taille pour la filière cacao
L'EUDR, qui est entrée en vigueur en Juin 2024 prévoit la date du 30 décembre 2024 comme délai pour la mise en conformité totale, exige que certains produits importés dans l'UE, dont le cacao, le palmier à huile, le café et le bois, le caoutchouc ne soient pas issus de la déforestation et soient entièrement traçables. Cependant, les producteurs de cacao affirment ne pas être prêts à répondre à ces exigences dans les délais impartis. Selon eux, la mise en application précipitée de cette loi risque de fragiliser davantage les revenus des petits producteurs. La géolocalisation des parcelles et les systèmes de traçabilité demandés sont loin d'être une réalité sur le terrain. En plus de réclamer un délai, les producteurs demandent un appui technique et financier de l’UE pour accélérer leurs mises en conformité.
Un appel
qui fait écho dans d'autres filières
Les cacaoculteurs ne sont pas les seuls à tirer la sonnette d'alarme. L'Association européenne du chocolat avait déjà alerté sur les difficultés d'approvisionnement en fèves si la date butoir du 30 décembre 2024 était maintenue. Plus tôt, les acteurs de la filière du palmier à huile ont également sollicité un délai, invoquant des raisons similaires pour se mettre en conformité avec l'EUDR.
L'UE
également dans la course contre la montre
La Commission
européenne elle-même semble être prise de court par ses propres échéances. Tous
les documents nécessaires à la loi n'auraient pas encore été publiés, et la
plateforme de traitement des données prévue dans le cadre de l'EUDR ne serait
pas encore opérationnelle.
Un enjeu décisif
pour l'avenir
L'EUDR représente une étape importante dans la lutte contre la déforestation mondiale, mais son application soulève des défis considérables pour les pays producteurs. La décision de la Commission européenne quant à un éventuel report est maintenant attendue avec impatience par l'ensemble des acteurs de la filière cacao et au-delà.