La filière noix de cajou en Côte d'Ivoire vers la bourse des matières premières agricoles

 

Une formation organisée par les experts du Centre d’investissement de la FAO(Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture) s’est tenue du 12 au 14 novembre 2024, réunissant les principaux acteurs de la filière anacarde en Côte d’Ivoire. Son objectif était de renforcer la compréhension du fonctionnement d’une bourse des matières premières. Initiée par le Conseil du Coton et de l’Anacarde et financée par le Projet de Promotion de la Compétitivité de la Chaîne de valeur de l'Anacarde (PPCA), cette formation a bénéficié du soutien de la FAO et de la Banque mondiale. Cela représente une étape clé dans la préparation du lancement d’une bourse nationale où la noix de cajou, entre autres produits, sera cotée.

Pendant trois jours, environ soixante participants issus notamment du cabinet du Premier ministre, des ministères de l’Agriculture et du Commerce, de l’Agence Nationale d'Appui au Développement Rural, du Conseil du Coton et de l’Anacarde, ainsi que de l’Organisation Interprofessionnelle Agricole de la filière Anacarde, ont pris part à cette première formation. Ils ont appris les principes fondamentaux d’une bourse des matières premières, maîtrisé le processus de cotation, analysé les risques liés à une introduction en bourse et exploré les outils d’analyse de marché pour une prise de décision éclairée.

Le Centre d’investissement appuie également la formulation du Projet de Développement Durable de la Chaîne de Valeur Anacarde (ProDCA), qui succédera au PPCA, toujours avec l’appui de la Banque mondiale. La Côte d’Ivoire, dont l’économie repose sur l’exploitation de matières premières agricoles, prévoit de lancer une bourse des matières premières où une vingtaine de produits agricoles, dont la noix de cajou, le maïs et la noix de cola, seront échangés dès le printemps 2025.

«L’objectif d’un marché à terme est d’améliorer la transparence des prix, de sécuriser les transactions et de permettre des achats et ventes à terme pour réduire les risques des acteurs,» a expliqué Didier Nedelec, spécialiste en gestion des risques agricoles au Centre d’Investissement de la FAO, soulignant l’intérêt marqué des participants. Mamadou Berté, Directeur Général du Conseil du Coton et de l’Anacarde, a rappelé l’importance de la noix de cajou pour le pays : «Au-delà de la transformation et de la commercialisation, le secteur emploie environ 250 000 ménages, soit 1,5 million de personnes, principalement des petits exploitants. La forte croissance de la production ces dernières années contraste avec l’absence de ces produits sur les marchés boursiers internationaux, ce qui expose les acteurs à des divergences de prix.»

Cette initiative vise ainsi à renforcer la compréhension des dynamiques des marchés pour ce secteur stratégique et à encourager des investissements durables. Les experts de la FAO continueront d’accompagner les autorités ivoiriennes dans le développement et la structuration de cette filière essentielle.

SOURCE : FAO

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